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La différence des sexes en tant que fondement de la vision et de la division du monde

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      Texte

      Le thème de la différence crée l’axe central de la philosophie contemporaine française, et la différence des sexes paraît être l’archétype de toute la différence. L’opposition masculin/féminin semble être cachée au fond de toutes les différences pensables. La différence de sexes joue alors un rôle principal dans la constitution de la pensée humaine et de ses catégories. Cet exposé montrera d’abord que la différenciation est le principe fondamental de notre perception et de notre réflexion, et que c’est l’opposition entre le masculin et le féminin qui est le modèle de toutes les autres oppositions. Ensuite, nous comparerons les différentes réponses à la question de savoir quelles sont les origines de cette division de l’univers en catégories du masculin et du féminin, notamment celle qu’on trouve chez Pierre Bourdieu et Françoise Héritier, et nous montrerons que les deux pôles ne sont jamais égaux, car le masculin est universellement considéré comme supérieur et le féminin comme inférieur. Enfin, nous présenterons deux exemples de la division bipolaire des représentations mentales : la philosophie et la science moderne.

      La différenciation est le principe fondamental de notre perception et de notre réflexion. Les termes comme « la différence » et « l’altérité » jouissent d’une importance extrême dans la philosophie contemporaine. C’est vrai surtout en France, notamment chez de grands philosophes tels que Michel Foucault, Jacques Derrida, Gilles Deleuze ou Emmanuel Lévinas. La différence ne veut pas dire seulement que les choses sont différentes, qu’elles se distinguent ou ne sont pas pareilles. L’expérience de la différence, en fait, touche à l’un des principes de base de notre réflexion : au principe de la différenciation, de la création des oppositions, de la démarcation de ce qui est à moi et ce qui m’est étranger, délimitation du même et de l’autre. Nous retrouvons cette différence partout autour de nous, et même à l’intérieur de nous-mêmes ; elle menace l’organisation rationnelle de notre monde et aussi l’intégralité de notre Soi, notre identité. Mais cette différence n’existe pas depuis toujours ; c’est nous qui l’avons créée en traçant des frontières. La raison humaine est fondée, tout comme l’ordre social ou l’histoire, sur la délimitation entre l’Un et l’Autre et l’exclusion de tout ce qui paraît étranger. Cette étrangeté, une fois délimitée, ne cesse pas d’exister, elle nous entoure et nous pose des questions, et nous la rencontrons sous la forme de l’étrangeté des autres cultures, des rêves ou de la folie, mais aussi sous la forme de la différence de l’autre sexe.

      La différenciation est le fondement de l’esprit humain, c’est l’outil de l’homme pensant qui lui permet d’introduire un système, une structure dans la réalité multiforme, non catégorisée, diversifiée, de construire du sens en découpant des continus (Guillaume, 1995 : pp. 65-66). Il est presque impossible de penser la différence, car notre pensée elle-même est formée justement à travers l’appréhension des différences : nous apprenons à penser en distinguant entre les objets, entre notre propre corps et le reste du monde, etc. La connaissance du monde objectif est alors fondée sur la différence, sur les oppositions, et il en résulte le caractère binaire de notre pensée.

      L’opposition masculin/féminin, modèle de toutes les autres oppositions

      Selon plusieurs auteurs, cette binarité tire ses origines de la binarité de l’espèce humaine, et la différence des sexes sert de modèle à toute différenciation ultérieure. Françoise Héritier montre que c’est l’observation de la différence des sexes qui est au fondement de toute pensée, aussi bien traditionnelle que scientifique (Héritier, 1996 : pp. 19-21). La réflexion des hommes ne peut être fondée que sur ce qui leur était donné à observer de plus proche : le corps est le milieu dans lequel il est plongé ; or, le caractère ultime et le plus marquant du corps humain, c’est la différence des sexes et le rôle différent des sexes dans la reproduction. Toutes les oppositions créées par la raison humaine sont alors inscrites dans les grilles de classement à deux pôles : masculin et féminin, et on peut trouver ces deux pôles dans tous les systèmes de représentation qui opposent des valeurs concrètes ou abstraites (Héritier cite des oppositions fondamentales comme chaud/froid, sec/humide, haut/bas, inférieur/supérieur, clair/sombre). Ces systèmes d’oppositions, analogues à l’opposition masculin/féminin, se retrouvent, selon Héritier, dans la pensée quotidienne ou dans le discours scientifique contemporain – mais ils sont le plus visibles dans le cadre des sociétés traditionnelles, et c’est donc souvent dans les représentations mentales de ces sociétés qu’ils sont étudiés et analysés.

      C’est le cas notamment de Pierre Bourdieu et de ses recherches ethnologiques sur la société kabyle. D’après Bourdieu, dans la société kabyle, les différences sexuelles sont encore immergées dans l’ensemble des oppositions organisant tout l’univers, et toute la cosmologie y est sexualisée (Bourdieu, 1998 : p. 13). La vision du monde est ici la division du monde, qui repose sur un principe de division fondamentale, distribuant toutes les choses du monde en deux classes complémentaires. Introduire l’ordre, c’est diviser l’univers en entités opposées. Toutes les choses et les activités sont, dans cette société, divisées selon l’opposition entre le masculin et le féminin, et cette division, essentiellement arbitraire, apparaît comme une nécessité objective et subjective. Bourdieu analyse ces oppositions dans plusieurs domaines : l’espace de la maison et les parties du corps, l’année agraire, la cuisine, la journée, les travaux quotidiens. À chaque fois, on peut isoler des séries de contraires, le masculin étant en général associé au sec, au chaud, au plein, à l’épicé, au clair, au dehors et au dur, et le féminin à l’humide, au froid, au vide, au fade, à l’obscur, au dedans et au tendre (Bourdieu, 1980 : p. 367).

      Plus encore, chaque système culturel repose, selon Bourdieu, sur ces « colonnes des contraires ». Tracer la ligne qui produit un espace séparé et délimité est l’acte culturel par excellence, et cette ligne ne peut être franchie que par un acte magique – un rituel de passage (Bourdieu, 1980 : pp. 348-349).

      Mais ce système d’oppositions n’est pas aussi simple et évident qu’on pourrait le penser. Vu que les symboles qu’ils utilisent sont indéterminés, polysémiques et ambigus, ces systèmes s’ajustent en chaque cas à la logique particulière de chaque domaine de la pratique. En conséquence, si l’on pousse l’analyse des analogies de ces systèmes au delà d’un certain degré de finesse, on voit surgir toutes sortes d’incohérences (Bourdieu, 1980 : p. 425). Par ailleurs, toutes les oppositions n’ont pas le même poids dans le réseau de relations qui les unissent et on peut distinguer des oppositions secondaires qui spécifient les oppositions principales (Bourdieu, 1980 : p. 437). La maison kabyle représente un exemple typique de ce phénomène : d’un côté, la maison s’oppose au monde extérieur comme le féminin au masculin, mais d’un autre côté, la maison elle-même se divise selon les mêmes oppositions ; l’espace intérieur de la maison est organisé selon les mêmes principes que tout l’univers, c’est-à-dire qu’il est divisé en domaines masculins et domaines féminins, selon les valeurs symboliques des différentes parties de l’espace et des activités qui y sont exercées (Bourdieu, 1980 : pp. 441-461). Ainsi, le féminin lui-même se divise en deux opposés : le féminin-masculin ou masculinisé, cultivé et fécondé, et le féminin-féminin, encore sauvage et indompté, naturel et dangereux, le plus souvent représenté par une vieille femme (Bourdieu, 1980 : p. 369).

      Quelles sont les origines de la division de l’univers en catégories du masculin et du féminin ?

      Les nombreuses recherches ethnologiques montrent que cette différenciation, cette division du cosmos en masculin et féminin, est universelle, et qu’on la trouve dans toutes les cultures du monde ; mais les scientifiques ne s’accordent pas sur les causes ou les origines de cette différenciation. Comme on l’a expliqué ci-dessus, elle est fondée d’abord sur l’observation de la réalité corporelle, caractérisée par la différence des sexes et le rôle différent des sexes dans la reproduction. À cela s’ajoute la division du travail entre l’homme et la femme : la construction sociale des genres est en fait le résultat de la division sexuelle des tâches. Selon Pierre Bourdieu, la division fondamentale du monde en catégories symboliquement masculines et féminines existe depuis la division du travail entre les sexes, qui est caractérisée par l’opposition entre les actions continues et duratives, en général attribuées aux femmes, et les actions brèves et discontinues, en général attribuées aux hommes.

      Selon un groupe de penseurs, représenté notamment par Françoise Héritier, l’origine de ces systèmes mentaux d’oppositions est d’abord biologique : tout part du corps, d’unités conceptuelles inscrites dans le corps, dans le biologique et le physiologique, observables, reconnaissables et identifiables en tous temps et tous lieux (Héritier, 1996 : p. 22). Le biologique explique comment se sont mis en place aussi bien des institutions sociales que des systèmes de représentation et de pensée, même si ces structures sont ajustées et recomposées selon les diverses formules logiques possibles dans les différentes cultures.

      Selon d’autres auteurs, ces structures, et aussi les corps eux-mêmes, sont socialement construits. D’après Pierre Bourdieu, le corps est socialement construit comme une réalité sexuée et, en même temps, comme le porteur des principes de vision et de division sexuants ; et c’est ce système de perception qui crée la différence entre les sexes biologiques. La définition sociale du corps masculin et féminin n’est pas du tout un simple enregistrement des propriétés anatomiques et naturelles, c’est une construction fondée sur l’accentuation de certaines différences et le voilement de certaines similitudes (Bourdieu, 1998 : pp. 13-21). La différence biologique et anatomique entre les sexes apparaît ensuite comme une raison naturelle de la différenciation sociale entre les genres. Ainsi, la pensée s’enferme dans une tautologie, où la différence physique des sexes est à la fois cause et conséquence du système sexué de perception du monde.

      Les deux pôles ne sont pas égaux

      Ce qui est le plus important, c’est que dans tous ces systèmes de division et de différenciation, les deux opposés se voient accorder une valeur inégale : ce qui correspond symboliquement au pôle masculin est considéré comme supérieur, alors que ce qui correspond au pôle féminin est considéré en général comme inférieur.

      Cette inégalité découle du principe même de la différenciation, et elle s’explique peut-être si l’on compare deux notions clés de la philosophie contemporaine : la différence et l’altérité. Ces deux notions ne sont pas synonymes, elles sont utilisées de manière différente ; elles désignent en fait deux approches distinctes. L’altérité est liée à la philosophie d’Emmanuel Lévinas : l’autre est absolument hors de mon horizon, absolument Autre, donc incomparable ; entre moi et l’autre, il existe une distance infranchissable qui ne peut pas être abolie. La différence, au contraire, ne caractérise que la distinction entre des éléments appartenant à la même totalité, et ces éléments peuvent être comparés et hiérarchisés. Selon M.-O. Gonseth, anthropologue, la différence exprime des relations entre, au moins, trois termes : un élément x, qui évoque l’impression d’étrangeté, un élément y, considéré comme « normal », et un cadre de référence qui constitue le principe d’évaluation et mesure l’écart entre x et y. Une fois l’écart mesuré, il est aussi sanctionné. Cela signifie qu’on lui attribue une valeur liée à une norme. Ce qui était étranger est alors intégré dans le système universel des différences, et ceci implique à la fois l’inclusion et l’exclusion, la reconnaissance et la discrimination (Gonseth, 1995 : pp. 41-53).

      Pour exprimer le rapport orienté et hiérarchique entre le masculin et le féminin, Françoise Héritier parle de la « valence différentielle des sexes ». Ce rapport est inscrit dans la structure profonde du social, et, même s’il prend des formes variées, il est universellement caractérisé par la domination sociale du principe masculin. Selon Héritier, cette valence différentielle des sexes provient moins d’un handicap du corps féminin que de l’expression d’une volonté de contrôle de la reproduction émanant de ceux qui ne disposent pas de ce pouvoir (Héritier, 1996 : p. 25).

      Pour Pierre Bourdieu, le facteur principal de cette division est la domination masculine : le monde social est divisé en catégorie dominante, les hommes, et catégorie dominée, les femmes. Toutes les représentations mentales, fondées sur l’opposition entre le masculin et féminin, ont pour but de légitimer cette relation de domination ; tout ce qui est associé au féminin est alors considéré comme mineur, dangereux ou du moins ambigu. Les relations de domination sont ensuite inscrites dans les corps, et les différences biologiques ainsi construites, paraissent être ensuite les causes naturelles des différences sociales. L’exemple éloquent de la valeur inégale attribuée au masculin et au féminin tient à la prétendue neutralité du genre masculin : aussi bien dans la perception sociale que dans la langue, l’ordre masculin est si fort qu’il n’exige pas de justification, et la vision androcentrique s’impose comme neutre (Bourdieu, 1998 : p. 15).

      Deux exemples de la division du monde selon l’opposition masculin/féminin

      La division inégale du monde selon l’opposition masculin/féminin est présente dans la quasi totalité des activités humaines. Pour rester dans l’espace des représentations mentales, prenons l’exemple de la philosophie et de la science occidentales.

      La pensée philosophique tourne depuis toujours autour des questions de la dualité entre le corps et l’esprit, la nature et la civilisation, le privé et le public. Or, systématiquement, l’un des pôles de ces dualités est associé au féminin et l’autre au masculin. Le corps était traditionnellement lié au féminin et dénigré comme faible, immoral, immonde et décadent. On en peut déduire l’attitude des grands philosophes du passé – tous masculins, cela va de soi – envers la femme et le féminin. Comme le note Geneviève Fraisse, vu que l’homme est le sujet du discours philosophique, l’objet du discours, l’autre, sera nécessairement la femme ; toute la pensée du dualisme s’enracine alors dans la pensée de la différence sexuelle, et la femme – ou le féminin – représente le pôle de l’Autre, du différent, qui est en fait le pôle négatif (Fraisse, 1998 : p. 86).

      Dans la seconde moitié du 20e siècle, la catégorie de l’Autre connaît la fortune, et cet Autre est souvent la femme. Le féminin est considéré presque comme une solution, une sortie de la totalité du Logos occidental et viril. On commence à parler de l’altérité plutôt que de la différence de sexes. Pour Emmanuel Lévinas, la différence des sexes ne consiste pas dans la dualité de deux termes complémentaires, ce qui supposerait un tout préexistant ; le féminin est l’autre par excellence, un mystère qui constitue l’altérité, et son altérité fait toute sa puissance (Lévinas, 1997 : p. 144). Mais cette approche risque de se noyer dans l’autre extrême puisque l’opposition de l’homme-sujet et de la femme-objet reste intacte. En plus, comme note Elisabeth Badinter, la notion de l’altérité peut mener à la séparation des sexes, où il n’est plus de possibilité de rencontre et d’interférence. La femme, en tant que l’autre, n’est plus le partenaire complémentaire pour l’homme, et le masculin et le féminin risquent d’être considérés comme deux mondes hétérogènes, étrangers, voire ennemis (Badinter, 1986 : pp. 166-167).

      Un autre domaine, marqué par l’organisation et l’interprétation du monde au travers des opposés, est la science moderne. En premier lieu, la science comme telle est en principe considérée comme masculine. La logique est définie comme l’absence de l’émotion, la pensée est définie en opposition aux sentiments, la connaissance en opposition à l’intuition, et chaque fois, le premier terme est associé aux caractéristiques masculines et le second aux caractéristiques féminines. Il en résulte une discrimination des femmes dans le champs scientifique : les femmes sont en général perçues à travers les caractéristiques féminines culturellement construites, et la capacité du raisonnement scientifique est définie stéréotypiquement en opposition au féminin et à la féminité, les femmes sont discriminées ou totalement exclues de la science (Pattatucci, 1998 : p. 54).

      D’après Pierre Bourdieu, le champ académique est, tout comme tous les autres champs, organisé selon les oppositions (fort/faible, grand/petit, lourd/léger), qui sont en relation d’homologie avec la division fondamentale du masculin et du féminin. Le champ académique est alors divisé en disciplines considérées comme dominantes (droit et médecine) et d’autres comme dominées (sciences et lettres) ; à l’intérieur de ces dernières, il existe une opposition entre les sciences, considérées comme dures, et les lettres, considérées comme douces, et, si l’on descend encore plus à l’échelon inférieur, entre la sociologie, associée au public et au masculin, et la psychologie, associée à l’intériorité et au féminin (Bourdieu, 1998).

      Nous avons vu que l’organisation et l’interprétation de la vie quotidienne est réalisée par l’intermédiaire de la définition des choses par leurs opposés, et que les représentations mentales de l’univers se structurent selon le modèle binaire : toutes les dualités sont analogues à la dualité fondamentale, dualité des pôles masculin et féminin. En outre, le masculin et le féminin s’opposent comme le supérieur à l’inférieur ; ces deux pôles se voient attribués des valeurs inégales, et le but de cette opération est de justifier l’oppression de l’un par l’autre. Il apparaît que les schemes de l’inconscient sexué sont d’abord créés en réaction à l’expérience corporelle, caractérisée par la différence des sexes, mais vu que cette différence est socialement construite, ces schemes binaires ne sont au fond que des structures historiques, socialement construites.

      On peut se poser une question à savoir si ces structures de réflexion et de perception sont déjà pétrifiées comme fondement de la raison humaine, et donc si le monde extérieur ne nous est accessible qu’au travers des polarités entre l’Un et l’Autre, ou si ces structures peuvent être modifiées. La possibilité du changement semble réelle vu que la frontière entre l’Un et l’Autre, le masculin et le féminin, n’est jamais aussi nette qu’on pourrait le penser. Nous sommes, au fond, tous androgynes, sur plusieurs plans et à différents degrés, et nous portons une part de l’altérité ou de l’étrangeté au sein de nous-mêmes. Nous devenons femme ou homme par l’intermédiaire de l’éducation, qui fait taire les ambiguïtés et nous mène à refouler l’autre partie de soi (Badinter, 1986 : p. 282). En conséquence, la philosophie contemporaine accentue plutôt la diversité que la polarité (par exemple, Julia Kristeva parle de la multiplicité des identités, voire des identités sexuelles, et propose qu’il existe autant de sexualités que d’hommes).

      Bibliographie

      BADINTER, Elisabeth, L’Un est l’Autre. Des relations entre hommes et femmes, Paris, Éditions Odile Jacob, 1986

      BOURDIEU, Pierre, La domination masculine, Paris, Seuil, 1998

      Le sens pratique, Paris, Éditions de Minuit, 1980

      DESCOMBES, Vincent, Stejné a jiné, Praha, Oikoymenh, 1995

      FRAISSE, Geneviève, 1998

      GONSETH, Marc-Olivier, « Quelle est la différence entre un canard ? », In Gonseth, M.-O. (ed.) 1995† : La différence, Neuchâtel, GHK, 1995

      GUILLAUME, Marc, « Le différent, l’autrui et l’autre. », In : Gonseth, Marc-Olivier (ed.), La différence. Neuchâtel, GHK, 1995

      HÉRITIER, Françoise, Masculin / Féminin. La pensée de la différence, Paris, Éditions Odile Jacob, 1996

      LÉVINAS, Emmanuel, As a jiné / Le temps et l’autre, Praha - Liberec, Dauphin, 1999

      PATTATUCI, Angela M. (éd.), Woman in science. Meeting career challenges. Thousand Oaks, Sage Publications, 1998

      Radimska Radka
      masculin
      Wormser Gérard masculin
      La différence des sexes en tant que fondement de la vision et de la division du monde
      Radimska Radka
      Département des littératures de langue française
      2104-3272
      Sens public 2003-10-06
      La différence des sexes : enjeux et débats contemporains

      Le thème de la différence crée l'axe central de la philosophie contemporaine française, et la différence des sexes paraît être l'archétype de toute la différence. L'opposition masculin/féminin semble être cachée au fond de toutes les différences pensables. La différence de sexes joue alors un rôle principal dans la constitution de la pensée humaine et de ses catégories. Cet exposé montrera d'abord que la différenciation est le principe fondamental de notre perception et de notre réflexion, et que c'est l'opposition entre le masculin et le féminin qui est le modèle de toutes les autres oppositions.