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La Prusse orientale, invitée inattendue de l'extrême-droite aux commémorations de Dresde

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      Les récentes célébrations du soixantième anniversaire du grand bombardement de Dresde en février 1945 devaient être un nouveau signe de la réconciliation entre l’Allemagne et ses anciennes puissances occupantes : les pays sortis vainqueurs de la seconde guerre mondiale qui, il y a encore quinze ans, étaient les puissances tutélaires des deux États allemands de l’époque. En effet, aux célébrations officielles étaient présents les ambassadeurs des États-Unis, de France et de Grande-Bretagne ainsi qu’un représentant diplomatique de la République de Russie.

      Il était toutefois dit qu’il y aurait une ombre à ce tableau par ailleurs réconfortant quant aux capacités des différents pays et de leur peuple à surmonter leur passé respectif. Elle est de taille. On pourrait même dire qu’elle occulte en bonne partie ce tableau de réconciliation des anciens ennemis. Ce dont il est question, c’est bien sûr de la manifestation qui a réuni, en marge des cérémonies officielles, plusieurs milliers de néonazis (les estimations vont de 3 500 à plus de 5 000, ses organisateurs avancent le nombre de 8 000).

      Dans ce défilé, un grand nombre de drapeaux de toutes sortes étaient de sortie. Parmi eux, des spécimens bien particuliers, noirs et blancs avec, en leur milieu, un blason frappé d’un aigle. C’est-à-dire, non pas un symbole nazi, mais le drapeau « historique » de l’ancienne Prusse orientale 1 . Sa présence dans une telle manifestation peut, de prime abord, paraître étonnante. Elle l’est beaucoup moins quand on sait que l’organisation qui avait demandé l’autorisation de manifester auprès des autorités de la ville de Dresde est la « Junge Landsmannschaft Ostpreußen » (JLO en abrégé), l’association de jeunesse de l’organisation des réfugiés de Prusse orientale.

      À la fin de la seconde guerre mondiale, l’Armée Rouge progressait régulièrement et provoquait le reflux vers l’ouest de nombreuses populations allemandes, notamment les Prussiens et autres Silésiens, Poméraniens ou Sudètes 2 . Ces réfugiés s’installèrent sur le territoire des futures RFA et RDA. Une fois la guerre terminée, leurs régions d’origine furent confiées à la Pologne ou restituées à la Tchécoslovaquie. La Prusse orientale, elle, fut coupée en deux d’ouest en est. La partie nord avec la capitale Königsberg, la ville d’Emmanuel Kant, rebaptisée Kaliningrad du nom d’un haut dirigeant communiste camarade de Staline, fut placée sous administration soviétique, la partie sud (principalement la Mazurie connue pour ses célèbres lacs) sous administration polonaise. Cela scellait la fin de l’existence de la Prusse en général 3 et de la Prusse orientale en particulier, celle-ci laissant la place à l’Oblast de Kaliningrad et à la Voïvodie de Varmie-Mazurie. Dans les premières années suivant la guerre, les Allemands qui n’avaient pas fui ces contrées en furent expulsés par les nouvelles autorités. C’est ainsi que se créèrent, exclusivement en RFA, des associations de réfugiés et d’expulsés (à l’est une telle démarche aurait mené ses auteurs directement en prison voire en Sibérie). Elles se formèrent en fonction de l’origine géographique de ses membres en « Landsmannschaften » (de « Land », le pays et « Mannschaft », l’équipe), elles-mêmes réunies au sein du « Bund der Vertriebenen », la puissante « association des expulsés ». Les plus célèbres de ces « Mannschaften » sont celles des Sudètes, des Silésiens et celle de Prusse orientale. Un des avatars de cette dernière est cette fameuse « junge Landsmannschaft Ostpreußen », « la jeune Landsmannschaft de Prusse orientale », organisatrice officielle de la manifestation parallèle du 13 février dernier.

      Cette organisation de jeunesse -ses membres à part entière ont tous moins de 35 ans- s’est vue reniée en janvier 2000 par son « association mère » (la Landsmannschaft Ostpreussen), qui malgré sa propre image très conservatrice, voire franchement « réactionnaire », souffrait trop de la réputation de sa « fille » à raison cataloguée comme d’extrême-droite. 4 Elle recrute ses membres en priorité parmi les descendants des réfugiés. Les années et les générations se succédant, cette population a vu son identité « est-prussienne » se diluer ou disparaître, la très grande majorité s’étant parfaitement intégrée dans l’Allemagne post-1945. La JLO ne peut exclusivement compter sur cette source « naturelle » de recrutement pour exister. Elle s’adresse donc à tous les jeunes se sentant « liés » 5 à la Prusse orientale et plus généralement à ce qu’elle appelle « l’Allemagne de l’est » (Ostdeutschland). Ce qui désigne, non pas l’ex-RDA (qu’elle nomme « Allemagne médiane », Mitteldeutschland), mais les territoires à l’est de la ligne Oder-Neisse, perdus par l’Allemagne à l’issue de la seconde guerre mondiale.

      Se sentir « lié » à ces territoires au riche passé historique n’implique pas, a priori, une sensibilité d’extrême-droite. Cependant, en Allemagne, ce créneau est occupé quasi exclusivement par des associations de cette obédience. Précisons que la Prusse orientale a une grande valeur de symbole. 6 Elle est, entre autres, à l’origine de l’État qui unifia l’Allemagne au 19e siècle et c’est de sa capitale, Königsberg, que fut organisée la résistance contre Napoléon Bonaparte. Enfin, elle est un des symboles du diktat de Versailles et de « l’injustice » de 1918, qui la vit séparée du reste de l’Allemagne par le célèbre corridor de Dantzig. Cette forte symbolique, les « vertus prussiennes » 7 et le prestige qui y est associé sont incontestablement des arguments auxquels certaines franges de la population 8 ne sont pas insensibles et cela explique le succès de cette organisation auprès des jeunes de l’extrême-droite qui se reconnaissent par ailleurs dans les buts officiels et officieux de la JLO. Parmi les premiers figurent le retour des territoires perdus en 1945 au sein de l’Allemagne (la propagande hitlérienne utilisait l’expression « heim ins Reich », de retour au sein du Reich) et la restitution des biens confisqués aux Allemands dans ces régions, ce qui implique le « droit au retour » des réfugiés et expulsés. Les seconds sont l’acceptation des partis « à la droite » de la CSU (pendant bavarois de la CDU, le parti le plus à droite sur l’échiquier des forces politiques allemandes si l’on excepte les partis plus ou moins ouvertement néo-nazis) et une réécriture de l’Histoire déchargée de ce qu’elle appelle « des préjugés et des visées antiallemands ».

      Les activités de la JLO, n’ont, a priori, rien d’original pour une organisation de jeunesse d’outre-Rhin. Au programme, on trouve des excursions à pied, en vélo ou encore en kayak, des soirées barbecue et, une fois par an, un camp d’été, en Prusse orientale il est vrai. Les autres activités, pas forcément moins banales, relevant, en réalité, d’une organisation politique, on assiste à un mélange des genres certain. Des tables rondes sont organisées régulièrement dans un certains nombres de villes du pays, et la JLO propose des « séminaires de politique et d’histoire ». Une partie de ces cours et conférences se consacre bien à l’histoire de la Prusse orientale du Moyen-Âge à aujourd’hui (même si celle-ci n’existe plus en tant que telle), mais dans une perspective ouvertement nationaliste. L’accent est mis avant tout sur le caractère hautement et originellement allemand (« urdeutsch ») de ce territoire, ainsi que sur les exactions -bien réelles- dont les populations allemandes des régions à l’est de la ligne Oder-Neisse furent victimes. Au passage, aucune occasion de relativiser, minimiser voire nier les crimes nazis et leur portée inédite dans l’Histoire n’est négligée.

      Cette organisation, qui a des ramifications dans plusieurs régions allemandes 9 , en Autriche et en Suisse, ne compterait qu’un millier de membres. Toutefois, la manifestation du 13 février -sa seule heure de gloire jusqu’à présent- et la nouvelle mouture de son site internet tendent à prouver qu’elle est décidée à monter en puissance. Sa proximité avec les partis d’extrême-droite, NPD (Nationaldemokratische Partei Deutschlands) 10 et DVU (Deutscher Volksunion) 11 , observée lors de la manifestation de Dresde, ne laisse plus guère de doute quant à la nature de cette organisation et sa vocation « est-prussienne », de plus en plus instrumentale, n’est qu’un paravent à des thèses « banalement » nationalistes et extrémistes. Parmi les slogans utilisés à Dresde, tout particulièrement choquants étaient ceux utilisant le terme d’« holocauste » pour qualifier la tragédie vécue par la ville des bords de l’Elbe et ceux qui se trouvaient alors en ses murs, habitants et réfugiés.

      Ce mot n’avait été naturellement pas été choisi par hasard. Au-delà de la provocation, il est symptomatique de toute une rhétorique de l’extrême-droite Outre-Rhin, visant à « rétablir la fierté nationale allemande » 12 . Pour cela elle utilise simultanément deux leviers. Le premier consiste en une relativisation de « la faute allemande », c’est-à-dire en une minimisation, quand ce n’est pas une négation, systématique des crimes commis par le IIIe Reich et de leur portée inédite dans l’Histoire ; le second est une exaltation de la souffrance allemande pendant et à l’issue de la seconde guerre mondiale. Le premier relève du révisionnisme -le cas échéant du négationnisme- d’une histoire déjà écrite et abondamment commentée. Le second est dans sa nature différent, puisqu’il s’attaque à une histoire qui, elle, n’a pas été véritablement écrite à ce jour. Cette histoire, c’est d’abord celle des souffrances endurées par les Allemands pendant la guerre. Les plus marquantes sont sans doute les bombardements massifs des villes allemandes -Dresde en est l’exemple le plus célèbre- qui laissèrent dévasté un pays autrefois riche en merveilles architecturales et en industries productives. À cet anéantissement succéda, phénomène largement ignoré en France, la fuite ou l’expulsion de millions d’Allemands dispersés en Europe centrale et orientale pour certains, pour d’autres vivant dans des régions qui étaient, parfois, allemandes depuis des siècles. Ainsi en va-t-il de la Poméranie, de la Silésie et de la Prusse orientale, toutes trois perdues par l’Allemagne à l’issue du dernier conflit mondial et chargées d’une symbolique très forte - tout particulièrement la dernière. 13

      À l’ouest, peu après la fin du conflit, les réfugiés et expulsés s’organisèrent, comme nous l’avons vu, en association par région d’origine, les fameuses Landsmannschaften, elles-mêmes réunies au sein du Bund der Vertriebenen -Union des expulsés- représentant de manière globale les intérêts de cette population. Sur la scène politique ouest-allemande ils n’étaient pas plus défendus par un bord que par l’autre. À l’origine les Sociaux-Démocrates (SPD) aussi bien que la CDU-CSU se refusaient à reconnaître le caractère définitif de l’annexion des territoires perdus et le déplacement des populations allemandes de l’est. 14 Cependant, au fil du temps, les partis de droite s’approprièrent cette thématique. Il y a à cela de nombreuses explications. La politique de détente et d’ouverture à l’est -Ostpolitik- du chancelier Brandt (social-démocrate) qui ne pouvait que déplaire aux réfugiés en est une. Il y en a d’autres, par exemple le fait que la Bavière soit officiellement « région protectrice » 15 des réfugiés sudètes, clientèle de toujours de la CSU, c’est-à-dire du parti au pouvoir à Munich depuis plus de cinquante ans, qui est à la fois le pendant local de la CDU et le parti le plus à droite sur l’échiquier des forces politiques constitutionnelles en Allemagne.

      De manière générale les associations de réfugiés sont donc cataloguées comme de droite, c’est-à-dire conservatrices. Il n’est également pas rare de les voir qualifiées de « réactionnaires », « revanchardes » ou « passéistes ». Ces associations, malgré tous leurs défauts, expriment un besoin réel qui touche une population bien plus grande que simplement celle constituée par leurs adhérents. Ce besoin est à la fois un besoin d’histoire et, pour certaines personnes, un besoin de reconnaissance. Savoir si le besoin de reconnaissance de la « souffrance allemande » est légitime est une question délicate et qui pose de graves problèmes. En revanche, répondre à ce besoin d’histoire paraît simplement nécessaire pour plusieurs raisons. Tout d’abord pour briser le tabou et répondre aux interrogations des jeunes Allemands qui ont le droit de connaître ces épisodes faisant également partie intégrante de leur histoire si pesante et si importante pour la compréhension de leur pays aujourd’hui ; ensuite pour permettre à la génération qui a vécu ces souffrances de pouvoir s’exprimer à un âge où beaucoup le désireraient ; enfin il faudra bien écrire cette histoire sous peine de voir l’extrême-droite locale l’écrire à sa sauce, ce qu’elle a d’ailleurs déjà entrepris. La récupération de cette souffrance par des organisations encore plus à droite que celles de réfugiés, telles que la JLO (junge Landsmannschaft Ostpreussen) ou telles que le NPD (parti nationaliste dur) est extrêmement dangereuse car elle n’est que le prélude à son instrumentalisation à des fins véritablement révisionnistes et nationalistes. 16

      C’est ce qu’ont compris et s’appliquent à combattre des personnalités allemandes comme l’historien Jörg Friedrich dans son livre Der Brand -« L’incendie. L’Allemagne sous les bombes- 1940-1945 » 17 - consacré aux bombardements massifs des villes allemandes, ou le célèbre Günter Grass qui conte l’histoire d’un rescapé des territoires de l’est à la fin de la guerre dans son roman Im Krebsgang -« En crabe » 18 . Il est urgent de se (ré-)approprier cette histoire pour empêcher qu’elle ne tombe aux mains de ceux qui, semant la confusion, en feront l’instrument de leurs révisionnismes : négation du passé par la remise en cause de l’existence et de la portée de la Shoah, mise en danger de l’avenir de notre Europe par la contestation des frontières issues de la dernière guerre.

      Le second conflit mondial a pris fin voilà soixante ans. La période qui s’est écoulée depuis correspond pour l’Europe occidentale à une ère de paix et de prospérité concrétisée par la construction européenne. Ce processus exemplaire, dont bénéficient désormais la plupart des pays européens, doit, comme le montrent les victoires du « non » aux référendums sur la Constitution européenne en France et aux Pays-Bas, être repensé puis relancé. Il n’en demeure pas moins le symbole de la réconciliation des ennemis d’hier et de l’Europe tout entière avec elle-même. Pourtant, cette réconciliation célébrée à Dresde n’est pas du goût d’une marge de l’opinion allemande pour qui cette idée, ce simple mot même, est insupportable.


      1.  Différent de celui du royaume de Prusse qui reprenait, lui aussi, le blanc et le noir des Chevaliers Teutoniques, premiers colonisateurs de la région, différent aussi de celui du IIe Reich reprenant, lui, les couleurs historiques de la Prusse, c’est-à-dire à la fois le noir et le blanc des Teutoniques et le rouge des Chevaliers Porte-Glaive, autre ordre religieux colonisateur des régions baltes qui se fondit dans le premier en 1237. Voir l’évocation littéraire de ce drapeau par Michel Tournier in Le Roi des Aulnes, Gallimard, 1996, p. 312.

      2.  Hugh Trevor-Roper, The last days of Hitler, University of Chicago Press, Chicago, 1992, sixième édition.

      3.  Disparition devenue officielle le 25 février 1947 suite à une décision du Conseil allié : « L’État de Prusse, qui fut de tout temps le support du militarisme et de la réaction en Allemagne, a cessé d’exister », cité in Horst Möller, « « De chaque côté du miroir »/Potsdam, Berlin, la Prusse », in sous la direction de Jacques Morizet et Horst Möller, Allemagne-France/Lieux et mémoire d’une histoire commune, Albin Michel, 1995, p. 91.

      4.  Le 11 février dernier, la Landsmannschaft Ostpreussen a d’ailleurs jugé nécessaire de rappeler que cette séparation avait été juridiquement entérinée le 29 janvier 2000. Dès février de la même année, elle avait procédé à la fondation d’une nouvelle association de jeunesse, le BJO -Bund junges Ostpreussen, « Union jeune Prusse orientale »- le sigle JLO et le nom de Junge Landsmannschaft Ostpreussen restant l’apanage de l’organisation officiellement « reniée » à cette date-là.

      5.  Le mot utilisé est « verbunden ». On le retrouve dans les extraits des statuts de l’organisation présentés sur le site www.ostpreussen.org/jlo.

      6.  Rudolf von Thadden, Frage an Preussen : zur Geschichte eines aufgehobenes Staates, Beck, Munich, 1981 ; Rudolf von Thadden, La Prusse en question, histoire d’un État perdu, traduit de l’allemand par Hélène Cusa et Patrick Charbonneau, Actes Sud, 1985.

      7.  Ibid.

      8.  Apparaît ici la problématique de la « fierté d’être allemand ». Un thème abordé en son temps par le premier président de la RFA, Theodor Heuss, dans son discours du 7 décembre 1949 : « Le pire que Hitler nous ait infligé - et il nous a infligé beaucoup - c’est précisément qu’il nous a contraints à la honte de porter ensemble avec lui et ses séides le nom d’Allemands », cité in Alfred Grosser, Le Crime et la Mémoire, Flammarion, 1989, p. 101.

      9.  Les pôles les plus actifs semblent être celui de Saxe (siégeant justement à Dresde) et celui de Rhénanie du Nord-Westphalie, où se situe d’ailleurs le siège national (à Bielefeld).

      10.  Ce parti fut créé en 1964 et connu sa première heure de gloire quatre après en remportant aux élections régionales du Land de Bade-Wurtemberg 9,8 % des voix. Coup d’éclat qui s’est reproduit l’année dernière, cette fois-ci en Saxe, où la liste du NPD a obtenu 9,2 % des suffrages. Aux élections nationales, il n’a jamais atteint la barre des 5 % nécessaires pour entrer au Bundestag. Il compte actuellement 5 000 membres environ.

      11.  La fondation de ce parti remonte à 1987. Il est financé par l’éditeur Gerhard Frey qui en est le président. Ces succès électoraux se limitent à la ville de Bremerhaven et au Land de Brandebourg, dans lequel il recueillit 6,1 % des voix en 2004. Actuellement il compte environ 11 000 membres.

      12.  Notons toutefois que ce terme avait déjà été utilisé dans les années soixante par les Verts allemands qui parlaient alors d’un « holocauste écologique » à propos du traitement que l’humanité infligeait à l’environnement. Pierre-Yves Gaudard, Le Fardeau de la mémoire, Paris, Plon, 1997, p. 215.

      13.  Rudolf von Thadden, op. cit.

      14.  À cet égard, l’affiche électorale de 1949 du SPD reproduite en couverture de l’ouvrage d’Hélène Miard-Delacroix, Question nationale allemande et nationalisme, Presses Universitaires du Septentrion, 2004, est éloquente. L’Allemagne ne reconnaîtra la ligne Oder-Neisse comme sa frontière définitive et intangible que dans le traité aboutissant à la réunification.

      15.  La désignation officielle est « Schirmland ».

      16.  Ces deux organisations ont inauguré à Dresde, par le biais de la branche saxonne de la JLO, une collaboration qui semble devoir perdurer.

      17.  Propyläen Verlag, Munich, 2002, 592 pages ; traduction d’Isabelle Hausser, de Fallois, Paris, 2004, 542 pages.

      18.  Steidl Verlag, Göttingen, 2002, 224 pages ; traduction de Claude Porcell, Le Seuil, Paris, 2002, 272 pages.

      Besnault Etienne
      Wormser Gérard masculin
      La Prusse orientale, invitée inattendue de l'extrême-droite aux commémorations de Dresde
      Besnault Etienne
      Département des littératures de langue française
      2104-3272
      Sens public 2006-02-28

      Les récentes célébrations du soixantième anniversaire du grand bombardement de Dresde devaient être un nouveau signe de la réconciliation entre l’Allemagne et ses anciennes puissances occupantes : les pays sortis vainqueurs de la seconde guerre mondiale qui, il y a encore quinze ans, étaient les puissances tutélaires des deux Etats allemands de l’époque. En effet, aux célébrations officielles étaient présents les ambassadeurs des Etats-Unis, de France et de Grande-Bretagne ainsi qu’un représentant diplomatique de la République de Russie.