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Trafic d'organes en Chine

Informations
  • Résumé
  • Mots-clés (1)
      • Mot-clésFR Éditeur 30 articles
        30 articles
      Texte

      En mai 2006 David Matas David Matas 1 et David Kilgour David Kilgour 2 sont interpellés par le CEFPG 3 afin d’enquêter sur les allégations selon lesquelles des institutions de l’État et des employés du gouvernement de la République populaire de Chine prélèvent les organes de membres du Falun Gong vivants, tuant ainsi les individus lors du processus. Face à la gravité des accusations, ils décident de vérifier la crédibilité de ces affirmations. C’est le résultat de leur enquête qu’ils dévoilent dans leur rapport. Il est important de signaler que ni M. Matas, ni M.Kigour ne sont adeptes du Falun Gong.

      Qu’est ce que le Falun gong ?

      Fondé en 1992 par M. Li-Honghzi, un simple fonctionnaire, le Falun gong est un mouvement spirituel, mélange de bouddhisme et de taoïsme, joint à des pratiques traditionnelles visant à contrôler l’énergie vitale - afin de préserver santé physique et hygiène mentale. En un mot, selon son fondateur, c’est un enseignement permettant d’atteindre l’harmonie avec la nature fondamentale de l’univers. Point de vue qui n’est pas nécessairement partagé par certains observateurs des mouvements de type sectaire 4  . Pour se faire une idée plus précise de ce mouvement le lecteur pourra consulter l’article de Wikipedia . Quel que soit le « statut » de cette organisation, rien ne justifie les très graves atteintes aux droits humains perpétrées par les autorités chinoises à l’encontre de ses adeptes. S’il reste possible de discuter de la véritable nature du Falun gong, la réalité de la répression du mouvement depuis son interdiction en juillet 1999 - ainsi que sa violence - est irréfutable. 5

      I) Les conclusions du rapport

      Pour les modalités de l’enquête, le lecteur pourra directement consulter le rapport (PDF) .

      En voici la conclusion. « Basé sur ce que nous savons maintenant, nous en sommes venus à la conclusion regrettable que les allégations sont vraies. Nous croyons qu’il y a eu et que se poursuit encore aujourd’hui des saisies d’organes à grande échelle sur des pratiquants de Falun gong non consentants. Nous avons conclu que le gouvernement de la Chine et ses agences dans de nombreuses régions du pays, en particulier dans les hôpitaux mais également les centres de détention et les « tribunaux du peuple », depuis 1999, ont mis à mort un grand nombre inconnu de prisonniers de conscience du Falun gong. Leurs organes vitaux, y compris le cœur, les reins, le foie et les cornées ont été prélevés en même temps sans leur consentement pour la vente à gros profit, parfois aux étrangers qui normalement doivent faire face à de longues attentes pour les dons volontaires de tels organes dans leur pays d’origine. Notre conclusion ne provient pas d’une simple preuve en particulier, mais plutôt de la concordance de toutes les preuves que nous avons considérées. Chaque partie de l’évidence que nous avons considérée est, en soi, vérifiable et, dans la plupart des cas, incontestable. Ensemble, elles peignent un tableau entier accablant. C’est leur tout qui nous a convaincus. »

      Comment sont-ils arrivés à de telles conclusions, les allégations, en raison de leur nature même, étant aussi difficiles à prouver qu’à réfuter ? La meilleure voie serait le témoignage oculaire, mais il est ici très difficile à obtenir car les rares témoins de ce type de crimes sont soit les victimes que l’on élimine soit les coupables, peu enclins à s’accuser des pires ignominies. La présence de témoins neutres est quasi impossible. Toutefois, les crimes à grand échelle laissent obligatoirement des traces et ce sont ces traces que Matas et Kilgour se sont efforcés d’assembler.

      A) Une quantité de greffons inexplicable

      Shi Bingyi, vice-président de l’Association médicale de greffes d’organes en Chine, affirme qu’il y a eu en Chine environ 60 000 transplantations entre 2000 et 2005 6 . D’ou viennent ces organes ? On sait que, pour des raisons culturelles, très peu viennent de donateurs chinois consentants 7 . Le gouvernement chinois a déjà confirmé indirectement ce point en affirmant que certains organes viennent des condamnés à mort. Les deux sources officielles mentionnées, donateurs volontaires et condamnés à mort, ne peuvent pas expliquer le nombre de 60 000 greffes en 6 ans. Pour rappel, le nombre officiel d’exécutions capitales en Chine est de 1 600 par an, soit 9 600 pour 6 ans 8 . En fait, les sources identifiées de greffes d’organes peuvent expliquer 18 500 greffes pour la période 2000/2005. Il y a donc 41 500 greffes dont la source est inconnue ; comment les expliquer ? Trois réponses s ’imposent : soit le nombre d’exécution capitale est très fortement supérieur au chiffre officiel, soit il est recouru massivement à des prisonniers pour fournir en organes les différents centres de transplantation, soit - pour les prélèvements non létaux -, l’exploitation de « volontaires » pauvres est organisée, à moins que le gouvernement chinois puisse fournir une quatrième explication moins terrifiante. 9

      B) Délais d’attente très courts pour les transplantations

      Le rapport souligne une autre source d’interrogation. Le temps d’attente moyen pour une greffe au Canada était de 32.5 mois en 2003. Or les sites d’internet des hôpitaux chinois consultés par M.M Matas et Kilgour annoncent des temps d’attente de courte durée pour les transplantations d’organes. Le site d’internet China International Transplantation Assistant, un centre d’aide internationale pour la transplantation, indique qu’ « après une semaine seulement, il est possible de trouver un don (rein) d’un donateur approprié, le temps maximum étant d’un mois... » Plus loin, il est dit que « si quelque chose ne va pas avec l’organe du donateur, le patient aura l’option de choisir un autre organe de donateur et avoir l’opération de nouveau dans une semaine. » Le site du Centre oriental de greffes d’organes, Oriental Organ Transplant Centre, clamait, début avril 2006, que « le temps d’attente moyen (pour un foie approprié) est de 2 semaines. » Le site d’internet de l’hôpital de Changzheng, à Shanghaï, indique : « ... Le temps d’attente moyen pour une offre de foie est d’une semaine parmi tous les patients 10 . » Nous savons que les greffes de donateurs morts depuis longtemps ne sont pas viables en raison de la détérioration rapide des organes après le décès. Si l’on prend ces publicités d’hôpitaux telles qu’elles sont présentées, elles indiquent qu’un certain nombre de personnes toujours vivantes sont disponibles presque sur demande comme sources d’organes. Sachant que le temps indiqué pour la survie d’un rein est comprise entre 24 et 48 heures et, pour un foie, d’environ 12 heures, la présence d’une immense banque de reins et de foies de « donateurs » vivants est la seule façon dont les centres de transplantations chinois peuvent assurer une si courte durée de temps d’attente à leurs clients.

      C) Traitements troublants des prisonniers du Falun gong

      M. Matas et M. Kilgour ont pu avoir la confirmation que tous les pratiquants de Falun gong en détention passent systématiquement des analyses de sang. Pourquoi donc ? Il est peu probable que ces analyses aient un objectif de santé ; par contre, l’analyse de sang est un pré requis pour une transplantation d’organes. Les donateurs doivent être compatibles avec les destinataires de sorte que les anticorps des destinataires ne rejettent pas les organes des donateurs. Bien-sûr, le simple fait de faire une analyse sanguine n’établit pas que le prélèvement d’organes des pratiquants de Falun gong ait lieu, mais il permet l’interrogation. Autre fait troublant : des parents des pratiquants de Falun gong morts en détention qui ont eu la possibilité de voir le cadavre de leur proche,  rapportent que la dépouille de leur parent présentait des incisions chirurgicales et que des parties du corps avaient été enlevées. Les autorités n’ont donné aucune explication logique pour ces cadavres mutilés. Leur mutilation est conforme à un prélèvement d’organes. Nous ne pouvons pas deviner une autre raison pour laquelle ces cadavres soient été mutilés et que des parties du corps soient enlevées.

      D) Des témoignages accablants

      Si nous pouvons toujours mettre en doute les témoignages - vu leur faible nombre -, nous ne pouvons pas les ignorer. Ainsi, M. Matas et M. Kilgour ont eu la possibilité d’interroger une femme qui ne pratique pas le Falun gong et qui a déclaré que son époux, un chirurgien, lui avait confié avoir personnellement prélevé les cornées d’environ 2 000 prisonniers anesthésiés du Falun gong, actes localisés dans le nord-est de la Chine au cours d’une période de deux ans antérieure au mois d’octobre 2003 (date où il a refusé de continuer) Le chirurgien a expliqué à son épouse qu’aucun des « donateurs » de cornées n’avait survécu à l’expérience parce que d’autres chirurgiens leur avaient prélevé également d’autres organes vitaux et que tous les corps avaient ensuite été brûlés. 11

      II) Les questions que pose ce rapport

      Si ce rapport n’apporte pas la preuve irréfutable de l’utilisation de prisonniers « politiques » comme fournisseurs d’organes il pose suffisamment de questions sur la probabilité des faits.

      A) Le cas des condamnés à mort

      Nous savons que des organes sont prélevés sur des condamnés à mort « avec leur autorisation » pour être transplantés après forte rémunération à de riches Chinois ou étrangers. Cette affirmation indiscutable car venant directement du gouvernement central pose un problème éthique bien plus large que celui de la justification ou non de la peine capitale. Comment croire à la capacité de prisonniers de s’opposer aux prélèvements, quand on connaît l’absence de leurs droits dans ce pays. De plus, dans ces cas précis, les exécutions capitales deviennent sources de profits pour le système qui les a promulgués. La notion de justice ne peut qu’en être très fortement altérée. Comment discuter du bien fondé d’une décisions aussi grave qui a pour répercution l’enrichissement financier du système ? Le prisonnier est-il condamné à mort parce que son crime le justifie selon les lois du pays ou parce que le pays a besoin de devises ? 12 Dans ce cas, la peine de mort n’est plus seulement un châtiment, elle est aussi source de revenus pour l’État et/ou ses fonctionnaires. Donc, plus on exécute, plus on gagne de l‘argent. Nous sommes là sur la première marche de l’abomination, quand l’exécution d’un individu ne coûte plus d’argent à la société mais en rapporte, ce n’est plus un acte de justice mais une action commerciale. Une fois que la communauté internationale a accepté ce changement de genre, il ne reste plus qu’à prolonger le raisonnement . Que faire quand l’offre d’organes venant des prisonniers de droit commun ne suffisent plus à répondre à la demande ? Après les droits communs, viennent naturellement les prisonniers politiques (c’est l’étape actuelle semble-t-il), puis vient le tour des asociaux (handicapés, indigents), avant de se réveiller un beau jour dans une société cannibale où « l’élite » s’approprie de droit les organes des pauvres.

      B) Le cas des prisonniers politiques

      Si le rapport de Matas et Kilgour se concentre sur le cas des membres du Falun gong, la question qui vient tout de suite aux lèvres est : « Qu’en est-il des autres opposants politiques ? » Il est difficile de croire que ce traitement inhumain ne soit réservé qu’aux seuls membres du Falun gong. Pourquoi Pékin épargnerait-il les opposants uigurs et tibétains ou les promoteurs d’une révolution démocratique en Chine ? Il est vrai que les relais d’opinion à l’étranger pour la cause des Uigur sont bien plus faibles que ceux dont dispose les membres du Falun gong.

      Si ces faits étaient reconnus, (gardons encore un peu d’espoir en l’Homme et laissons la possibilité au gouvernement chinois de démontrer que tout ceci n’est que pure divagation), ils ne constitueraient pas, loin sans faut, le premier crime contre l’Humanité. Et la facilité voudrait que nous rapprochions ces faits des crimes commis par les nazis. Ainsi Matas et Kilgour expliquent dans leur rapport : « Au cours de notre travail, nous avons trouvé un certain nombre de personnes sceptiques vis-à-vis de ces allégations. Ce scepticisme a différentes causes. Une partie de ce scepticisme rappelle la déclaration de Felix Frankfurter, juge à la Cour suprême des États-Unis en 1943, faite à un diplomate polonais en réaction à l’information sur l’Holocauste donnée par Jan Karski. Frankfurter a énoncé : « Je n’ai pas dit que ce jeune homme mentait. J’ai dit que je ne pouvais pas croire ce qu’il m’a dit. Il y a une différence. » Matas et Kilgour commentent : « Les allégations ici sont tellement choquantes qu’elles sont presque impossibles à croire. Vérifiées, elles représenteraient une forme monstrueuse du Mal qui, en dépit de toute la dépravation déjà subie par l’Humanité, serait nouvelle. L’horreur même nous fait chanceler d’incrédulité. Mais cette incrédulité ne signifie pas que les allégations sont fausses. »

      C’est toujours une erreur de ne pas repérer les spécificités de chaque tragédie, qu’il s’agisse du génocide arménien, de la Shoah, du génocide cambodgien ou de celui du Rwanda ; elle empêche de lutter efficacement contre la mise en œuvre de nouveaux massacres. Dans ce cas précis, nous aurions à connaitre d’un crime d’État commis par recherche d’enrichissement économique. Lors des massacres antérieurs, les raisons étaient idéologiques ou religieuses et les persécutions avaient un coût économique accepté par les bourreaux. Ici, l’extermination, grâce à la vente des organes, deviendrait source de profit ; elle se justifierait par elle même. 13 Nous n’avons pas affaire ici à des camps de concentration comme nous avons pu le lire mais à des fermes d’élevage ou des êtres humains attendent l’abattage. Des lieux où la négation de l’individu est absolue, ce dernier s’effacant derrière ses éléments constitutifs : il n’est plus que foie, reins, cornées, cœur... et ne vaut que par ce que valent ses organes.

      III) Que pouvons-nous faire ?

      Nous avons parlé du danger à confondre les grands massacres de notre histoire. Il y a en revanche un point commun à tous ces crimes. Le silence coupable des démocrates. Donc, la première nécessité, c’est d’en parler. Il est surprenant de constater que, depuis la diffusion de ce rapport, n’apparaît pas le moindre débat public sur ce sujet - que ce soit dans la presse ou dans les chanceleries, alors qu’il est question de faits extrêmement graves qui mettent en cause la définition même de l’individu, les rapports Nord/Sud et les relations entre démocratie et totalitarisme. Pourquoi l’opinion publique internationale sait-elle se mobiliser pour les événements terribles du Liban et produire des débats constructifs et ignore-t-elle en même temps un tel rapport ? Aurions nous une indignation sélective et si oui quels en sont les critères ?

      Au mois de mars 2006, la Chine a légiféré, avec une mise en vigueur au 1er juillet, d’une part pour interdire toute vente d’organes humains, d’autre part pour exiger que les donateurs formalisent par écrit leur consentement à la transplantation de leurs organes. La législation est qualifiée de « règlement provisoire ». Les règles limitent également les greffes à certains hôpitaux agréés par les autorités sanitaires. Ces établissements devront vérifier que les organes proviennent de sources légales. Ils devront répondre à des critères précis d’éthique et de savoir-faire. La coïncidence entre l’application de cette modification de la législation chinoise(1er juillet 2006) et la sortie du rapport (6 juillet 2006) ne fait que renforcer l’idée que, tout autocratique qu’il soit, le régime chinois se préoccupe de l’opinion publique mondiale, n’en déplaise aux cyniques de tous bords qui justifient leur silence par une supposée surdité de Pékin à la « vox populi » internationale . Malheureusement, cette bonne nouvelle n’assure en rien la résolution problème. En Chine, il s’écoule souvent un très grand laps de temps entre la promulgation d’une loi et sa réelle application. Cette initiative remarquable du gouvernement chinois prouve seulement qu’il existait bien des abus dans ce domaine. 14

      Si la question principale que posait le rapport était : d’où viennent ces greffons ?, la raison nous impose de nous interroger sur leur destination. Et là encore la réponse risque fortement de nous interpeller. Si les Chinois aisés profitent des « facilités » de transplantation des hôpitaux chinois, de nombreux malades occidentaux viennent dorénavant en Chine, pour profiter de transplantations. 15 Il est très difficile de juger moralement des personnes pour qui une greffe représente une promesse de survie. Mais quand cet espoir implique soit le meurtre soit la mutilation d’un autre, le prix à payer semble exorbitant. L’argent et le lieu de naissance peuvent-ils devenir le seul critère pour définir qui a le droit de vivre et qui doit disparaître ? Jamais le rapport Nord/Sud n’aura été défini sur des critères aussi sanglants 16 , pas même pendant les pires périodes du colonialisme et de l’esclavagisme. À la différence de l’esclavage, quand c’était l’exploitation du travail des prisonniers qui était source de profit, c’est aujourd’hui leur élimination qui rapporte de l’argent. Puisque nous avons affaire à une économie criminelle, répondons-y de façon économique en réduisant la demande occidentale de chair fraîche. Pour ce faire, les gouvernements occidentaux peuvent appliquer un contrôle renforcé sur le tourisme médical en interdisant à ses ressortissants d’aller recevoir ce type d’intervention en Chine. Ces dispositions sont assez difficiles à mettre en place et les gouvernements ne pourront agir sans l’aide du corps médical mais comment les occidentaux pourraient critiquer les agissements criminels de Pékin s’ils continuent d’en profiter.

      Exigeons de nos gouvernements démocratiques d’enquêter sur ces allégations gravissimes. Ce qui choque depuis la parution de ce rapport relayé par de nombreux articles de la presse internationale, c’est le silence officiel des grandes démocraties. Nous avons affaire à une des plus grave accusation de l’histoire : un gouvernement massacrerait ses opposants pour vendre leurs organes à des clients privés nationaux et internationaux. Aux instances internationales d’agir 17 . Sinon, tout discours sur l’universalité des droits de l’homme et l’espoir d’un monde meilleur deviennent obsolètes voir indécents. Et dans ce cas, nous devons nous préparer aux règles d’un monde futur où la notion d’individu est réservée à une élite et où, pour les plus faibles, la valeur des organes dépasse de loin leur identité. Est-ce dans ce monde là que nous voulons vivre ?


      1. Avocat international pour la défense des droits de l’homme, spécialisé en droit des réfugiés et de l’immigration, a son cabinet privé à Winnipeg. Il s’implique activement dans la promotion du respect des droits de l’homme comme auteur et conférencier et fait partie de plusieurs organisations non gouvernementales pour la défense des droits de l’homme.

      2. Ancien député et un ancien secrétaire d’État du gouvernement du Canada pour la région Asie Pacifique. Avant de devenir un parlementaire, il était un procureur de la Couronne.

      3. Coalition pour Enquêter sur la Persécution du Falun Gong en Chine groupe emanant des membres exilés du Falun Gong

      4. L’Union Nationale des Associations de Défense des familles et de l’individu (UNADFI, basée en France), après avoir estimé « que le mouvement ne pouvait pas être qualifié de dangereux », vient de revoir son point de vue. En effet « sous la technique respiratoire, il y a un projet spirituel très enfermant », estime un spécialiste du mouvement à l’association, après avoir lu le livre majeur du maître, Li Hongzhi. Ce dernier promet, à ceux qui appliquent ses préceptes, des pouvoirs paranormaux et même l’immortalité ! Il explique notamment que sa technique « protège contre les maladies », in La Croix, 11 septembre 2001

      5. « Le mouvement spirituel Fa Lun Gong a de nouveau été la cible de mesures de répression au mois d’avril. Un représentant des autorités de Pékin a précisé que toute activité liée au Fa Lun Gong était illégale, ce groupe ayant été déclaré « hérétique » et interdit. Selon les informations reçues, un grand nombre de pratiquants restaient en détention et, de ce fait, risquaient fortement d’être torturés ou soumis à des mauvais traitements. »

      6. Health Paper Net 2006-03-02 (Page archivée ). Les greffes de reins représentant à elles seules 5000 opérations par an, selon China International Organ Tranplant et le China Daily .

      7.   Bien que le gouvernement chinois ait commencé à encourager la donation d’organes dès les années 1950, la société n’a pas répondu. Jusqu’ici, il y a seulement 9 380 donateurs enregistrés dans l’ensemble du pays   

      8. Pour information, en 2005 en France, on a pu réaliser 4 238 transplantations à partir d’un total de 1 371 donneurs en état de mort cérébrale (car plusieurs organes sont prélevés), nous sommes loins des ratios chinois.

      9. Un droit de réponse sur notre site est bien entendu offert au gouvernement chinois et nous l’invitons à répondre à cette question : « D’ou proviennent ces 41 500 greffons ? »

      10. Page archivée . Bien que depuis la parution du rapport de nombreuses informations ont été supprimés Le site Internet China International Transplantation Network Assistance Centre reste encore très instructif sur le commerce international de la transplantion. L’article de Bruno Philip « Au coeur du trafic d’organes en Chine » publié dans « LE MONDE » du 25 Avril 2006fait état « La publicité en ligne sur le site du Centre international d’assistance à la transplantation de la ville de Shenyang, dans le Nord-Est chinois, affiche sans complexe la couleur : « Donneurs d’organes disponibles immédiatement ! Contactez-nous avant de tomber très malade ! Un conseil : sachez qu’en décembre et en janvier, c’est la bonne saison, quand le nombre de donneurs est le plus élevé ; cela vous permettra d’attendre le minimum de temps avant de vous faire greffer un organe »

      11. Le journal Epoch Times International regroupant les opposants au gouvernement de pekin publie d’autres témoignages (voir aussi Radio Son de l’Espoir ). Le fait que ces témoignages soient publiés dans des medias d’opposition nous oblige à les considérer avec réserve mais nous ne pouvons pas les écarter d’un revers de main. Voici la retranscription de l’interview d’un journaliste chinois par RFI;

      12. Pour information voici les 2 articles sur la peine de mort en chine tiré des rapports annuels d’amnesty international: 

      13. Les historiens du nazisme ont pu considerer que le système concentrationnaire s’autofinancait et que la spoliation des biens juifs avait été une justification suffisante de la généralisation de la solution finale. Mais jamais la marchandisation des corps des victimes n’a joué un rôle determinant dans le processus de la machine criminelle nazie. Cf Gotz Aly « Comment Hitler a acheté les allemands » Flammarion 2005

      14. Pour information depuis 1984, l’article 3 d’une autre "réglementation temporaire concernant l’utilisation des cadavres des prisonniers exécutés" indiquait déjà que les organes de ces derniers ne pouvaient être récoltés que sous trois conditions : soit parce que le condamné l’acceptait, soit parce que la famille refusait d’enterrer ce dernier, soit parce qu’aucun proche n’était venu réclamer son corps. Si cet article avait été appliqué le nombre de greffons disponible aurait chuté très fortement.

      15. Le Figaro

      16. Marianne

      17. Nous pouvons saluer l’initiative de Mme Sabine de Bethune, senatrice belge, qui posa publiquement la question au parlement , la réponse très diplomatique de son gouvernement laisse pantois :

      Bonan Jean-Philippe
      Wormser Gérard masculin
      Trafic d'organes en Chine
      Bonan Jean-Philippe
      Département des littératures de langue française
      2104-3272
      Sens public 2006-09-28

      Le 6 juillet 2006 David Matas et David Kilgour rendaient public le rapport concernant « les allégations de prélèvement d’organes de pratiquants de Falun Gong en Chine ». Ils constatent que ni les prélèvements d’organes sur les condamnés à mort « volontaires » ni le nombre de donateurs volontaires ne suffisent à expliquer le nombre croissant de transplantation d’organes effectués en Chine. Ces opération très lucratives à destination de riches patients chinois ou d’étrangers à la recherche d’organes disponibles cachent un commerce pour le moins « non-équitable ». De fortes présomptions poussent à croire que des prisonniers politiques du Falun Gong sont utilisés comme « donneurs volontaires ». Les conclusions du rapport forcent à réfléchir sur l’évolution dangereuse de la société mondiale. Face à la gravité des accusations, le silence et l’apathie deviennent criminels.

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